Les chats et les moustiques : risques et protections

La présence accrue des moustiques dans l’environnement domestique et extérieur soulève des interrogations quant à leur impact sur la santé des chats. Ces insectes piqueurs, hématophages au stade adulte, sont capables d’attaquer de nombreux vertébrés, y compris les félins domestiques. L’analyse suivante présente les risques liés aux piqûres de moustiques chez le chat, les maladies potentiellement transmises, ainsi que les moyens de prévention recommandés.

Comportement des moustiques et exposition des chats

Les moustiques détectent leurs proies grâce à la chaleur corporelle, au dioxyde de carbone (CO2) émis lors de la respiration, et aux composés odorants de la peau. Ces signaux sont présents chez tous les mammifères, ce qui rend les chats vulnérables, particulièrement lorsqu’ils se trouvent à l’extérieur. Les zones de peau fine ou faiblement poilues, telles que les oreilles ou le museau, constituent des cibles privilégiées pour les piqûres.

En France, les genres de moustiques les plus courants sont Culex, Anopheles et Aedes (notamment le moustique tigre). L’activité varie selon l’espèce : Culex et Anopheles sont principalement nocturnes, tandis que Aedes pique en journée. Le réchauffement climatique tend à allonger la période d’activité des moustiques et à étendre leur zone de présence.

Exemples d’espèces de moustiques en France

Genre Période d’activité Habitat privilégié
Culex Nuit Zones urbaines, eaux riches en matières organiques
Anopheles Nuit Campagne, marécages
Aedes Jour Zones chaudes, petites eaux stagnantes

Effets directs et indirects des piqûres de moustiques chez le chat

Les piqûres de moustiques provoquent généralement une réaction locale : formation de papules, démangeaisons, rougeurs, voire un gonflement. La réaction varie selon la sensibilité de l’animal. Un grattage excessif peut entraîner des lésions cutanées et favoriser des infections bactériennes secondaires.

Les effets indirects concernent la transmission de maladies parasitaires. Chez le chat, le principal risque identifié en France métropolitaine est la dirofilariose cardio-pulmonaire (ver du cœur), causée par Dirofilaria immitis. La transmission survient lorsqu’un moustique porteur du parasite pique le chat, inoculant des larves. Les formes cliniques chez le chat sont moins fréquentes et souvent moins graves que chez le chien, mais des complications graves ne sont pas exclues.

Récapitulatif des risques majeurs liés aux moustiques

  • Réactions cutanées : démangeaisons, lésions, infections secondaires.
  • Transmission de parasites : dirofilariose cardio-pulmonaire (Dirofilaria immitis).
  • Risque allergique : apparition de plaques rouges, agitation, léchage intensif.

Phlébotomes : un autre insecte piqueur à surveiller

Les phlébotomes, moucherons piqueurs présents surtout dans le sud de la France, sont actifs au crépuscule et en début de nuit. Ils ciblent préférentiellement les zones sans poils du chat, comme le museau et l’intérieur des oreilles. Les piqûres sont douloureuses et peuvent entraîner des démangeaisons marquées, ainsi que des infections bactériennes secondaires.

Les phlébotomes sont les vecteurs de la leishmaniose, maladie parasitaire grave, bien que plus rare et généralement moins sévère chez le chat que chez le chien. La période de risque maximal de transmission se situe entre la fin de l’été et le début de l’automne.

Prévention et mesures de protection contre les piqûres

Plusieurs mesures permettent de réduire l’exposition des chats aux moustiques et phlébotomes, même si aucune méthode n’offre une protection totale. Les traitements répulsifs vétérinaires spécifiquement conçus pour le chat sont rares et il convient d’éviter tout produit destiné au chien, souvent toxique pour les félins.

  • Limiter les sorties nocturnes : éviter de laisser sortir les chats au crépuscule et la nuit, périodes d’activité maximale des moustiques et phlébotomes.
  • Installer des moustiquaires aux fenêtres pour empêcher l’entrée des insectes à l’intérieur des habitations.
  • Supprimer les eaux stagnantes : éliminer les sources d’eau stagnante autour de la maison (soucoupes, seaux, pneus).
  • Utiliser des produits naturels adaptés aux chats, comme certains sprays à base de citronnelle, en veillant à leur innocuité.
  • Consulter le vétérinaire pour la prescription éventuelle d’un antiparasitaire interne préventif contre la dirofilariose.

Comparatif des mesures de prévention

Mesure Efficacité Remarques
Moustiquaires Bonne Protection passive, sans risque pour le chat
Suppression des eaux stagnantes Très bonne Réduit la population de moustiques localement
Produits répulsifs spécifiques Variable Vérifier la compatibilité avec le chat
Antiparasitaires internes Bonne Agit en cas de piqûre infectante

Conclusion

Les chats peuvent être piqués par des moustiques et des phlébotomes, avec des conséquences allant de simples démangeaisons à la transmission de maladies parasitaires telles que la dirofilariose ou, plus rarement, la leishmaniose. Les réactions sont en général modérées chez le chat, mais des formes graves existent. La prévention repose sur la combinaison de mesures environnementales, la limitation des sorties à risque, l’utilisation de protections adaptées et, si nécessaire, un suivi vétérinaire pour la mise en place de traitements préventifs. Une vigilance accrue est recommandée, notamment durant la saison chaude et dans les régions à forte densité de moustiques.